|  
  
  
  
  
  
 
 |  | Une 
        femme à laction prophétique dépossédée 
        par le patriarcat cléricalFondatrice 
        d'une communauté de religieuses enseignantes, c'est sur le terrain 
        religieux qu'Esther Blondin sera confrontée à la contestation. Des 
        écoles mixtes  Une 
        première résistance à l'institution ecclésiale 
        porte sur l'intention ferme qu'elle a d'ouvrir des écoles mixtes. 
          Imaginez! Un projet innovateur en faveur des pauvres illettrés 
          soumis à la question de la discipline et de l'image de l'Église... 
          Là où semble échouer la solidarité avec 
          les exclus, Esther oppose l'argument spirituel : « Je 
            prie depuis longtemps et je sens que c'est la prière seule qui 
              a pu me donner la force de me présenter ici aujourd'hui. » 
              Touché! Rien de mieux, pressent-elle, que de s'approprier le 
              langage même de l'institution. Plus tard apprenant de sources 
              sérieuses que « la communauté ne pourrait 
                enseigner aux enfants des deux sexes que jusqu'à l'âge 
                de 10 ans », Esther n'hésite pas à écrire 
              à Mgr Bourget qu'« elle regarde le but qu'elle 
                s'est proposé comme manqué parce que ce sont les pauvres 
                qui ont fait appel à son zèle et à sa charité ». 
              Faut-il voir dans cette décision de Mgr Bourget une limitation pour les religieuses d'enseigner dans les écoles publiques? C'est 
                ce que laisse entendre la fondatrice, dans la même lettre du 15 
                  juillet 1851 : « (...) il est certain que 
                    Messieurs les Commissaires ne voudront point employer les Soeurs si 
                    les enfants ne peuvent fréquenter les écoles jusqu'à 
                    l'âge voulu par la loi ». Pourtant l'histoire nous 
                apprend que, malgré l'interdit, les soeurs, pour toutes sortes 
                de raisons et dans diverses circonstances, ont toujours enseigné 
                à des classes mixtes. 
 |  |   |